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Photo du rédacteurCamille Cordouan

Les trois profils en entreprise: le Scolaire, le Politique, le Génie

Dernière mise à jour : 16 avr. 2018



Behnaz Belmadi s’est installée dans toutes les librairies de France et de Navarre depuis le 5 avril.

Behnaz, c’est cette Jeune cadre dynamique qui voulait conquérir le monde, et dans ce monde, elle tombe sur :

Boris, un jeune collègue qui compense sa médiocrité par son fayotage,

Fabienne Kirchbirger, une sexagénaire qui ne se considère pas reconnue à la hauteur de ses compétences,

Nathalie Rigoli, la manager, dont la principale qualité est précisément d’être manager.

Grégoire Laprune, un voisin de bureau libidineux


La théorie des trois profils

Ces personnages me donnent l’occasion de développer ma théorie des trois profils en entreprise, théorie utile à tous les doubles de Behnaz Belmadi, et à tous les membres du peuple des scolaires, qui ne comprennent pas pourquoi, en bossant comme des malades, en compensant les manquements criants de leurs collègues, ils obtiennent, pour toute gratification, et dans le meilleur des cas, un « Heureusement que tu es là ».

Et lorsqu’au bout d’un certain nombre d’années, ils demandent une reconnaissance en monnaie sonnante et trébuchante, ils se retrouvent bien souvent face à un air outragé de la part de leur interlocuteur : « Mais tu te rends compte de ce que tu demandes ? T’as vu ta place dans la boîte ?? »


Alors à ceux-là, je veux dire « Vous n’avez rien compris, les gars ». Et voici pourquoi.

Il existe trois profils en entreprise. C’est assez schématique, je ne parle pas des profils aux marges, qui ne viendraient de toute façon pas contredire l’idée générale.



Il y a tout d’abord le scolaire : profil très apprécié du management. C’est le type Behnaz Belmadi, premier de la classe, celui qui croit qu’en entreprise, cela fonctionne comme à l’école.

Autrement dit, c’est par la qualité de son travail qu’il va être reconnu, faire ses preuves, grandir en responsabilités. Le scolaire ne rechigne jamais à la tâche, l’ouvre le moins possible, travaille du mieux qu’il peut, a une grande conscience du devoir professionnel, ne sait pas comment demander à son chef de partir à 17h45 pour aller faire le rappel du vaccin ROR de son petit dernier, est capable d’enchaîner insomnie sur insomnie à l’idée de ne pas avoir achevé les missions de son collègue de bureau.


Son collègue, parlons-en. C’est le deuxième profil. Appelons-le, le politique. Il s’agit d’un individu intellectuellement moyen, il le sait ou ne le sait pas, qui emploie la totalité de son cerveau disponible à promouvoir ses propres intérêts. C’est le profil Nathalie Rigoli. Il a compris que le big boss est un phare dont le halo lumineux se posera une infime fraction de seconde sur la pauvre créature qu’il est.


Et durant ce laps de temps, il lui faudra se montrer sous son meilleur jour, car lorsque le halo se détachera de lui, il faudra à tout prix qu’il emporte l’image d’un collaborateur vif, compétent, serviable, drôle, le genre de salarié qui n’a que des solutions et aucun problème. Ce qui n’est bien sûr pas le cas, c’est même tout l’inverse.


Le politique a le nez toujours en l’air, à humer où souffle le vent, prend une longueur d’avance sur le scolaire, toujours la tête dans ses cahiers.

Dernier profil, le génie, mélange sublimé du scolaire et du politique. Celui qui sait faire les deux, à la perfection. Entendons-nous. Le scolaire, ça lui prend 200% de son temps d’être scolaire. Il y a toujours un travail en souffrance, une tâche en retard, dont il doit se battre la coulpe. Le politique, ça lui prend 50% de son cerveau disponible, d’adopter sa pose de statue grecque antique dans le halo lumineux du big boss (les autres 50% se composent en règle générale de divers éléments type liste de courses à faire, vacances à réserver, inscription au foot du fils aîné).


Mais le génie, lui, il parvient à faire rentrer dans les mêmes 24h que vous, son boulot, celui des autres en déshérence, les sorties aux toilettes dans le même tempo que le chef, les postures gracieuses dans le halo de lumière, les idées brillantes qui font avancer les choses, le tout avec l’air le plus naturel et épanoui qui soit. Sans que cela ne semble lui coûter le moindre effort.

Le génie est toujours sur le bon dossier, celui qui l’exposera juste ce qu’il faut, sait laisser au scolaire celui qui lui apportera tourments et galères, le génie sait toujours avant tout le monde qu’un tel s’en va, qu’un autre arrive, il est dans le viseur de tous les very big boss qui disent de lui « Voyez cela avec le génie, il me rend compte personnellement ». Le génie a cette science innée de savoir tout bien faire, tout apprendre rapidement, et surtout comment le faire savoir.


Sur la ligne de départ, le scolaire reste scotché, le politique le dépasse aisément, et le génie, lui, s’envole littéralement.


Bon, dans un pays comme le nôtre, il faut bien le dire, le top top management des grosses boîtes est toujours et avant tout composé de personnes qui ont le bon diplôme.

Vous aurez beau être un génie, faut pas rêver. Quoique le génie sait aussi dans quels pas marcher, quel mentor choisir.

Tout ça pour vous dire quoi ?


Pas d’illusion, à lire ces lignes, je devine que chacun d’entre vous pense appartenir à la catégorie scolaire, car chacun garde en tête le souvenir d’(au moins) un gros glando qui sera passé devant tout le monde pour obtenir le poste convoité par la moitié de la boîte.


Peuple des scolaires, que doit vous apprendre cette théorie des trois profils ?

Différentes destinées vous attendent si vous ne réagissez pas.



1) Vous restez le scolaire toute votre carrière, et dans cinquante ans, on vous retrouve au même endroit

2) Vous vous faites griller la priorité une fois, deux fois, dix fois, vous voilà accueillis bras ouverts par le peuple des aigris dont les demandes de naturalisation augmentent chaque année


Peuple des scolaires, vous ne serez jamais des politiques. Comprenez une chose essentielle : sauf cas très exceptionnel, personne ne pensera à vous parce que vous bossez superbement dans l’ombre. C’est ici que la figure du génie doit vous inspirer un minimum.


Ne comptez pas sur les autres pour vous mettre en avant. Personne ne le fera à votre place. Vous n’avez plus le choix, il va falloir faire comprendre que vous existez, que vous êtes capable de dire calmement, distinctement « Ceci est mon travail », de dire « Ceci est le poste que je convoite et j’ai toutes les compétences », de dire « Non ». Vous en imposerez bien davantage.

Bien sûr, il y aura des ratés au début. C’est qu’on ne sort pas aussi facilement de sa carapace lorsqu’on a toujours trouvé que c’était une attitude déplacée.


Peuple des scolaires, cette théorie des trois profils doit vous faire comprendre qu’entre vous et le peuple des génies le fossé existera toujours, mais il n’est pas si profond.

Ce n’est pas faute de l’avoir dit et répété à Behnaz Belmadi, héroïne de La jeune cadre dynamique qui voulait conquérir le monde. Et bien vous me croirez si vous le voulez, mais elle a fini par comprendre.




Pour mieux me connaître, le bel entretien que m'a accordé Sylvaine Pascual d'Ithaque coaching

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