Behnaz garda le silence. En quoi cette information pouvait-elle s’avérer capitale dans une discussion sur les valeurs de l’entreprise ? Grégoire Laprune avait laissé sa main sur son bras, planté sans détour son regard dans le sien, comme s’il cherchait à découvrir ce qui se cachait derrière le noir de la pupille.
Se dégageant doucement, elle murmura : « Mais quel rapport ? » Son interlocuteur étira son dos, sans lâcher son regard, affirma sans ciller : « Mam’zelle Belmadi, il faut avoir une sacrée expérience et le cerveau rempli à ras bord pour penser à tout ce que vous me dites. Même un cadre dirigeant en fin de parcours ne serait pas capable de se hisser jusque-là. Alors vous comprenez, dame Belmadi, pourquoi la question de votre âge m’intéresse. »
Son visage afficha un air sérieux, presque grave, comme il achevait son propos en plaçant sur son cœur la main qui, quelques secondes auparavant, reposait encore sur le bras de Behnaz.
Elle sourit enfin. Ils étaient tous deux assis, sur le bord de la table de réunion en demi-lune, une fesse dans le vide. Confiant son menton à sa paume droite, réajustant sa coiffure courte de la main gauche, Behnaz arbora un air mutin, demanda à l’homme de deviner.
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